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Le courrier d'un élu soutenant notre cause!

19 Janvier 2013

Josette Fournié

le casage

26560 EYGALAYES

 

09,01,2013

 

 

Cher Didier, cher Pierre

 

Je m'adresse à vous aujourd'hui pour attirer votre attention sur les préoccupations et actions d'éleveurs de notre département qui contestent l'obligation qui leur est faite d'identifier leurs brebis avec des puces électroniques alors qu'ils appliquent en l'approuvant l'identification simple à l'aide de boucles plastiques.

Je suis tout cela de très près parce que je suis active dans la profession depuis 30 ans et aussi parce que des éleveurs voisins sont lourdement sanctionnés pour avoir refusé de se soumettre à cette obligation

C'est aussi parce que les combats que nous avons mené au cours de ces 30 dernières années, les résistances que nous avons opposées à la pensée dominante et un certain nombre de désobéissances assumées, portent aujourd'hui leurs fruits pour la société, pour la terre et pour l'agriculture.

 

Au sujet de l'obligation de puçage électronique, beaucoup de questions se posent

--qui a fait pression pour que la proposition de l'Europe soit muée en obligation par la France? Ce sont les professionnels de l'aval de la filière et des élevages intensifs

--en terme de bien être animal une étude sérieuse a t elle été menée? non

-- cette méthode apporte t elle une plus value à l'objectif de traçabilité? non et de plus elle comporterait un plus grand risque d'erreur de lecture. Des possibilités de falsification sont à craindre.

--il est avéré que cette règlementation prépare à l'obligation de génotypage des béliers qui sera imposée à tous les éleveurs. Quid de la biodiversité? Quid de la concentration de sperme de quelques béliers que l'on aura sélectionnés sur des critères choisis par les tenants de l'élevage industriel comme la productivité alors que nous voulons de la rusticité, de la résistance.... et préserver l' adaptation à nos terroirs?

--comment peut on soutenir des sanctions comparables à celles de délinquants infligés à des éleveurs-es exemplaires,acteurs incontournables de la vie socio économique d'une région et qui ont été à l'initiative d'une agriculture bio et locale depuis 30 ans quand ce n'était pas la mode et ont montré leur respect pour la santé publique. A contrario,ceux qui pratiquent une agriculture criminelle ne sont pas sanctionnés et reçoivent même parfois des médailles!!!

 

Si je vous interpelle aujourd'hui, c'est parce que vous ne cessez de nous encenser au motif que nous avons été les pionniers de l'agriculture bio dont vous faites grand cas partout où vous vous trouvez . Il y a 20, 30 ans quand nous refusions les traitements antibio intempestifs dans nos élevages, quand nous refusions le traitement à l'ivermectine obligatoire pour traiter le varron , quand nous refusions la vaccination contre la fièvre catharrale, nous avons essuyé des moqueries, été accusés d'obscurantisme, et menacés de procédures judiciaires. Et aujourd'hui, « les antibiotiques, c'est pas automatique », l'ivermectine est au banc des accusés et l'immunité naturelle a protégé nos petits troupeaux de la fièvre catharrale pendant que des tonnes de pesticides se sont encore déversés dans nos sols, notre air et nos plantes.

Nous ne sommes pas des héros ou héroines, nous ne voulons aucune médaille, mais juste Mrs les politiques, respectez les lanceurs d'alerte que nous sommes et accordez nous au moins de nous écouter et d'agir, pas dans 10 ans, maintenant. L'action en cours depuis 6 mois n'a pas été prise en compte par les politiques exceptés-es les 70 maires qui ont renvoyé la pétition. Les difficultés financières et l'exaspération des éleveurs-es font que c'est dans la Drôme premier département bio que va démarrer une action de résistance d'envergure nationale contre la répression envers les refuseurs. Ce n'est qu'un début.

Et puisque c'est un de vos amis politiques, demandez à Mr le Foll pourquoi le 27,05,2008 il a signé une résolution du parlement européen qui donnait unanimement un avis négatif sur l'obligation de puçage électronique. Que s'est il passé depuis? Quelles influences pour que lors de sa visite dans la Drôme, il balaye d'un revers de main , motivé par aucun autre argument que le respect de la loi ,les questions légitimes que posent les éleveurs-es? Et pour qu'il puisse entendre leurs arguments, pourquoi, alors que vous le pouvez si vous le voulez, n'obtiendriez vous pas de lui un rendez vous , un dialogue. Vous seul pouvez l'obtenir.

Nous vous demandons de relayer notre demande afin que ensemble, nous puissions tâcher d'éviter un xième « on ne savait pas » alors que la surdité aux alertes était patente.

 

Merci de votre écoute et de votre réponse que je souhaite avant le 28 janvier, jour du démarrage de « la transhumance hivernale » Nous saurons la relayer .

Cordialement.

 

 

Josette fournié

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